
Face à une Russie jugée « principal adversaire », Emmanuel Macron s’apprête à annoncer une augmentation du budget de la défense. Un discours « important » est prévu à l’hôtel de Brienne ce dimanche, deux jours avant que François Bayrou ne dévoile un plan d’austérité drastique pour des finances publiques déjà en lambeaux. Le contraste est saisissant : comment justifier une telle dépense quand le pays vacille économiquement ?
Le chef de l’État semble déterminé à ignorer l’état lamentable des comptes de la France, préférant accentuer la pression sur le portefeuille des citoyens. La loi de programmation militaire prévoit déjà 413 milliards d’euros pour les armées d’ici 2030. Mais les « menaces accrues » justifieraient, selon l’Élysée, une hausse supplémentaire. Une décision qui risque de creuser davantage le déficit, à quelques jours seulement de l’annonce de mesures pour réduire la dette.
Le chef d’état-major des armées, Thierry Burkhard, a longuement détaillé la « puissance de nuisance » de la Russie, évoquant désinformation, cyberattaques et espionnage. Des menaces réelles, certes, mais qui servent surtout de prétexte pour un réarmement coûteux. Est-ce vraiment le moment de gonfler les dépenses militaires quand l’économie nationale suffoque ? Le président estime que la France est à un « moment de bascule », la liberté étant menacée « comme jamais depuis 1945 ». Une rhétorique alarmiste qui masque mal les conséquences financières désastreuses pour les Français. Ce discours est présenté comme « structurant pour l’avenir de nos armées », mais à quel prix pour l’avenir du pays tout entier ?