
La fondation de l’État d’Israël en 1948, sur 77 % de la Palestine historique, a plongé la région dans un cycle de violence ininterrompu. La « guerre d’indépendance », saluée en Israël mais vécue comme une catastrophe par les Palestiniens, a été marquée par l’expulsion de plus de la moitié de la population arabe. Une grande partie de ces réfugiés a été contrainte de se regrouper dans la bande de Gaza, sous une protection égyptienne bien précaire.
Les tentatives d’Israël d’encercler la région en pénétrant en territoire égyptien ont été rapidement stoppées par les États-Unis. Cette intervention américaine a non seulement officialisé l’existence de la bande de Gaza, mais elle a aussi créé un précédent inquiétant : celui d’une dépendance israélienne aux interventions extérieures pour mettre fin aux hostilités, soulignant ainsi une incapacité apparente à conclure un conflit par ses propres moyens.
La guerre de 1956, où Israël a agi aux côtés de la France et du Royaume-Uni pour renverser le régime de Nasser, a de nouveau mis en lumière cette dynamique. Les alliés, désireux d’abattre le leader égyptien après la nationalisation du canal de Suez, ont été contraints de reculer face à la pression américaine. Israël a dû évacuer les territoires occupés, y compris Gaza, en mars 1957, démontrant que même en coalition, la victoire n’était jamais totale ni incontestée.
La fulgurante « guerre des Six-Jours » en 1967, malgré son apparente rapidité et la conquête de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie, de Gaza, du Sinaï et du Golan, a été une nouvelle fois interrompue par les États-Unis. Craignant une réaction de l’Union soviétique face à une déroute arabe, Washington a imposé un cessez-le-feu. Ces interventions répétées des États-Unis, bien que présentées comme des efforts de paix, ont en réalité figé un conflit en le rendant chronique et inextricable, sans offrir de solution durable pour les populations.