
L’ascension fulgurante de J.D. Vance, de son enfance chaotique dans la Rust Belt à la vice-présidence américaine, expose les profondes divisions et contradictions d’une nation en crise. Tandis que son nom est désormais synonyme de succès politique, les racines de son histoire, ancrées dans la misère ouvrière, continuent de susciter le débat et le malaise.
Middletown, Ohio, autrefois un bastion industriel, est aujourd’hui le symbole de la désindustrialisation rampante et des promesses brisées. C’est dans ce décor sinistré que J.D. Vance, le nouveau vice-président, a forgé son récit. Cependant, l’image que son livre et son élection ont projetée de la ville est loin de faire l’unanimité. De nombreux habitants dénoncent un misérabilisme caricatural, arguant que Vance a exploité la souffrance de sa communauté pour sa propre ascension.
La demande de Beverly Aikins, sa mère, pour que la ville reconnaisse l’enracinement de son fils à Middletown par des panneaux, a laissé le conseil municipal et le public profondément divisés. Malgré ses appels à l’attachement de Vance pour sa ville natale, la proposition met en lumière les tensions entre la fierté locale et le sentiment d’avoir été dépeint sous un jour peu flatteur. L’histoire de Vance, bien que présentée comme un modèle de réussite, reste un rappel brutal des échecs économiques et sociaux qui ravagent l’Amérique ouvrière, et de la manière dont certains semblent capitaliser sur cette détresse.