
En octobre 2021, Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, annonçait un virage radical : son empire deviendrait Meta, avec le métavers comme successeur du smartphone. Une promesse d’un internet palpable, immersif, où l’on serait « dans l’expérience au lieu de la regarder ». L’objectif était audacieux : attirer un milliard d’utilisateurs via des produits de réalité virtuelle et augmentée, une plateforme de commerce digital et un réseau social. Des dizaines de milliards de dollars ont été déversés dans sa division Reality Labs pour concrétiser cette vision.
Pourtant, à l’heure actuelle, le projet de Zuckerberg est loin de l’euphorie initiale, suscitant plutôt sarcasmes et moqueries. La division Reality Labs de Meta a enregistré des pertes colossales, atteignant 4,2 milliards de dollars au premier trimestre et cumulant plus de 60 milliards de dollars de pertes depuis 2020. Ces chiffres alarmants soulignent un échec retentissant : le public n’a pas adhéré à cette « utopie numérique » qui ne résolvait aucun problème urgent, contrairement aux attentes.
Malgré l’agitation initiale des grands groupes, l’adoption du métavers reste un défi majeur. Les coûts élevés des casques VR, la qualité décevante des premières expériences et un manque criant de pertinence ont freiné l’enthousiasme. Alors que Meta réduisait ses effectifs, l’entreprise se tourne désormais vers l’intelligence artificielle générative, signe d’un abandon discret de son « bébé » virtuel. Le rêve d’un métavers unifié semble s’effondrer, les entreprises préférant leurs propres écosystèmes.
Le métavers n’est pas totalement mort, mais son avenir est sombre. Les technologies d’hybridation entre le réel et le virtuel avancent à bas bruit, mais la vision grandiose de Zuckerberg d’un monde immersif et omniprésent est loin d’être une réalité. L’échec du métavers de Meta est une leçon brutale sur l’importance de la demande réelle, de l’adéquation produit-marché et des dangers de suivre aveuglément les modes.