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Le nombre d'accidents du travail mortels en France ne diminue plus, atteignant un chiffre alarmant en 2023. Les mesures gouvernementales tardent à produire des effets concrets, laissant des centaines de vies fauchées chaque année.

Malgré les promesses répétées, la France reste un pays où la mort au travail est une réalité glaçante. En 2023, un chiffre effarant d’au moins 810 décès a été enregistré, selon les dernières données, bien que d’autres sources évoquent 759 décès liés aux accidents du travail, auxquels s’ajoutent 332 décès liés aux accidents de trajet et 196 aux maladies professionnelles, portant le total à près de 1300 vies fauchées . Un bilan tragique qui ne baisse plus depuis des années, démontrant l’incapacité des pouvoirs publics à endiguer ce fléau national. La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, tente de justifier cette défaillance en évoquant un « devoir moral » et une accélération nécessaire, mais les mesures annoncées peinent à convaincre .

Le plan du gouvernement prévoit une fusion des plans de prévention des accidents du travail et de santé au travail pour 2026, une décision qui semble bien tardive face à l’urgence de la situation . Les ambitions sont là : responsabiliser davantage les entreprises, limiter la sous-traitance, améliorer la prévention pour les jeunes et les intérimaires, renforcer la culture de prévention et les outils des inspecteurs du travail, et enfin, mieux accompagner les victimes . Pourtant, la sous-traitance reste un danger majeur, multipliant les risques sans toujours clarifier les responsabilités, comme le montrent de nombreux cas où des sanctions lourdes devraient s’appliquer . Les jeunes et les intérimaires sont des proies faciles, souvent moins formés et plus exposés aux accidents graves et mortels, notamment dans le BTP .

Quant à la culture de la prévention, elle est loin d’être ancrée dans toutes les entreprises, malgré l’obligation de l’employeur d’assurer la sécurité de ses salariés . Les inspecteurs du travail, censés être le bras armé de l’État, disposent de pouvoirs de sanction, mais leur utilisation reste insuffisante et les résultats peu concluants, malgré des réformes successives . Le « passeport de prévention » qui se déploiera progressivement d’ici 2026, est une tentative de centraliser les formations, mais son impact réel sur la baisse des accidents reste à prouver, étant donné les défaillances passées . En attendant, la France continue de payer un lourd tribut en vies humaines, un échec que les discours ministériels ne peuvent masquer.