
La commission de l’ONU chargée d’enquêter sur les atteintes aux droits humains en Israël et dans les territoires palestiniens occupés est en plein chaos. Ses trois membres, dont la présidente Navi Pillay, ont démissionné coup sur coup, laissant derrière eux une enquête déjà fortement contestée et accusée de partialité par Israël. Cette déroute intervient alors que la commission venait d’accuser à la fois l’État hébreu et le Hamas de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, une tâche visiblement trop lourde à porter.
Créée en 2021, cette commission était depuis le début une source de friction majeure. Israël n’a eu de cesse de la critiquer, la qualifiant de «mécanisme intrinsèquement biaisé et politisé». Les démissions de Navi Pillay pour des raisons de santé et d’âge, suivies de celles de Miloon Kothari et Chris Sidoti, ne font que confirmer la fragilité de cette instance, incapable de maintenir sa crédibilité face à la complexité du dossier.
Le timing de ces départs est particulièrement révélateur, juste avant la présentation de leur dernier rapport à l’Assemblée générale de l’ONU. Cela soulève de sérieuses questions sur la capacité de l’ONU à gérer des enquêtes aussi sensibles et polarisées. Alors que l’objectif est de nommer de nouveaux experts en novembre, l’ombre du scandale et de l’inefficacité plane déjà sur la future composition de cette commission. Un échec cuisant pour les droits de l’homme dans la région.