
Face à une situation militaire de plus en plus désastreuse, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a jeté un pavé dans la mare en proposant un remaniement gouvernemental majeur. Cette décision, qui attend encore l’approbation du Parlement, intervient alors que l’Ukraine subit des revers cuisants et une intensification des assauts russes. Le choix de Denys Chmygal, l’actuel Premier ministre, pour le poste crucial de ministre de la Défense, est un pari risqué, surtout après son bilan mitigé à la tête du gouvernement depuis 2020.
La nomination de Chmygal, qui a géré le pays à travers la pandémie de Covid-19 et le début de l’invasion russe, est présentée par Zelensky comme une nécessité en raison de sa « vaste expérience » censée être utile à la Défense. Pourtant, cette décision soulève des questions sur la réelle efficacité d’un tel changement au milieu du chaos. L’actuel ministre de la Défense, Roustem Oumerov, serait quant à lui pressenti pour devenir ambassadeur aux États-Unis, un poste diplomatique qui semble presque une mise au placard compte tenu des enjeux militaires actuels.
Ce remaniement est le plus important depuis le début du conflit, et il intervient après des mois de difficultés croissantes pour l’armée ukrainienne. Les forces ukrainiennes ont essuyé de lourdes pertes sur le front et les villes du pays sont la cible d’attaques aériennes russes incessantes. La situation est critique, avec des pénuries de troupes et d’équipements qui minent le moral et la capacité de défense du pays. Le Parlement, largement acquis à la cause de Zelensky depuis l’invasion, devrait approuver ces changements, mais leur impact réel sur le cours de la guerre reste incertain et pourrait bien n’être qu’un pansement sur une hémorragie.