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Renault est dans la tourmente suite au départ de son PDG Luca de Meo, laissant Duncan Minto à la tête du groupe par intérim. Les objectifs financiers sont drastiquement revus à la baisse face à un marché automobile en déclin et des ventes décevantes, forçant le constructeur à intensifier ses mesures de réduction des coûts.

Le géant automobile français Renault est plongé dans une période d’incertitude. Le départ précipité de Luca de Meo, son directeur général, a laissé un vide au sommet, désormais comblé par l’intérim de Duncan Minto, le directeur financier. Cette transition intervient alors que le processus de succession traîne en longueur, un mois n’ayant pas suffi à départager les candidats, parmi lesquels figuraient des noms pourtant solides comme Denis Le Vot (Dacia) et Maxime Picat (ex-Stellantis). Un signe alarmant de la difficulté pour le groupe à trouver une direction stable dans un marché en pleine mutation.

La situation est d’autant plus préoccupante que Renault a été contraint de revoir drastiquement ses objectifs annuels à la baisse. Duncan Minto lui-même a admis une « détérioration de la dynamique du marché automobile ». La marge opérationnelle visée est passée de 7% à un maigre 6,5% du chiffre d’affaires, et les flux financiers libres ont été sabrés, tombant à 1 à 1,5 milliard d’euros contre 2 milliards prévus. Ces chiffres sont un coup dur, reflétant une réalité bien plus sombre que les discours optimistes habituels.

Les ventes de juin ont été qualifiées de « légèrement en deçà des attentes », avec une « pression commerciale accrue » et une « sous-performance » des utilitaires en Europe. Le chiffre d’affaires du premier semestre, bien qu’en légère croissance à 27,6 milliards d’euros, masque une marge opérationnelle qui stagne à 6% et des flux de trésorerie disponibles qui s’effondrent à 47 millions d’euros. Cette dégringolade est directement liée à des niveaux de production et de stocks « en hausse », une gestion qui semble à la dérive. Face à ce tableau morose, Renault n’a d’autre choix que de « renforcer » son plan de réduction des coûts, incluant des coupes dans les frais généraux, la production, et la recherche et développement.