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La commission de l'ONU enquêtant sur les droits humains en Israël et dans les territoires palestiniens est en crise, ses trois membres ayant démissionné sous fond d'accusations de partialité. Un échec cuisant pour l'instance internationale.

Coup de théâtre à l’ONU : la commission chargée d’enquêter sur les atteintes aux droits humains en Israël et dans les territoires palestiniens occupés est à l’agonie. Ses trois membres ont brutalement démissionné, laissant derrière eux le constat d’une mission minée par les controverses et les accusations de partialité. Officiellement, des raisons personnelles sont invoquées, mais en coulisses, la pression politique et les critiques virulentes d’Israël, qui dénonce un « mécanisme intrinsèquement biaisé », semblent avoir eu raison de cette instance.

Créée en 2021, cette commission, présidée par Navi Pillay, ancienne haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, avait pour mandat de faire la lumière sur les violations du droit international. Cependant, ses conclusions, accusant Israël de « crimes de guerre » et de « crime contre l’humanité d’extermination » dans le cadre du conflit à Gaza, ont été farouchement rejetées par l’État hébreu. Ironiquement, la commission n’a pas non plus épargné le Hamas, l’accusant de crimes de guerre et de « crimes contre l’humanité » pour la détention d’otages. Cette double accusation n’a toutefois pas suffi à éteindre les flammes de la discorde.

Les démissions, échelonnées entre le 8 et le 10 juillet, ont été confirmées par un porte-parole des Nations unies. Tandis que Navi Pillay évoque des raisons d’âge et de santé, ses collègues, Miloon Kothari et Chris Sidoti, ont simplement déclaré que le départ de la présidente offrait une « opportunité de reconstituer la commission ». Cette cascade de départs, inédite pour une commission d’enquête du Conseil des droits de l’homme, souligne la fragilité des mécanismes internationaux face à des conflits d’une telle complexité. L’ONU est désormais face à un défi majeur : trouver de nouveaux experts d’ici novembre pour tenter de relancer une commission dont la crédibilité est déjà sérieusement entamée.