
La prétendue « bouffée d’air frais » offerte par la loi Lemoine sur l’assurance crédit immobilier, censée alléger le fardeau des ménages face à l’inflation galopante, semble loin d’être la panacée annoncée. Si elle permet désormais de changer d’assurance à tout moment, et non plus à la date anniversaire, cette flexibilité accrue cache des complexités insoupçonnées et des risques non négligeables pour les emprunteurs.
Malgré les promesses d’économies « substantielles », souvent chiffrées entre 5 000 et 10 000 euros, la réalité est plus nuancée. Le marché de l’assurance est un véritable labyrinthe de garanties équivalentes, et la recherche d’un contrat réellement avantageux peut rapidement devenir un casse-tête. La vigilance est de mise, car une mauvaise interprétation des garanties pourrait laisser l’emprunteur dans une situation bien plus précaire en cas de coup dur.
Le Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF) se félicite d’une augmentation spectaculaire des résiliations, passant de 100 000 à 180 000 entre 2021 et mi-2023. Cependant, cette statistique masque une réalité moins glorieuse : combien de ces changements se sont réellement avérés bénéfiques à long terme pour les assurés ? Combien ont été induits par une pression marketing agressive plutôt que par un véritable gain financier ou une amélioration des couvertures ?
La simplicité apparente du changement en ligne, en « quelques clics », est également une façade. Derrière cette promesse se cache une montagne de justificatifs et une charge administrative qui peut décourager les moins avisés. Et si certains courtiers brandissent des exemples d’économies mirobolantes, atteignant parfois 34 000 euros, ces cas restent l’exception et ne doivent pas masquer les difficultés que la majorité des consommateurs pourraient rencontrer en tentant de naviguer dans ce marché opaque.