Longtemps réservé à une élite d’investisseurs avertis, le capital-investissement (private equity) s’ouvre désormais aux particuliers, avec des rendements alléchants mais un risque souvent sous-estimé. Ce qui était autrefois le domaine des institutionnels et des fortunes bien établies se transforme en un piège potentiel pour l’épargnant moyen, toujours frileux face à l’incertitude économique. La pandémie de Covid-19 a malheureusement nourri un appétit illusoire pour le risque, poussant les Français à délaisser la sécurité des livrets et autres valeurs refuges pour des placements bien plus volatils.
Le concept est simple, et c’est là que réside une partie du problème : investir dans des entreprises non cotées en Bourse, avec la promesse de rendements vertigineux, souvent annoncés entre 6 et 10 % par an. Une aubaine sur le papier, mais une réalité bien plus sombre pour qui ne maîtrise pas les rouages complexes de ce marché. Les barrières à l’entrée s’amenuisent, et la désinformation règne, laissant penser que n’importe quel épargnant peut s’improviser financier aguerri. Cette démocratisation forcée du risque pourrait bien conduire à des déceptions amères et des pertes significatives pour ceux qui se laisseront séduire sans une compréhension approfondie des mécanismes sous-jacents.
Alors que le secteur claironne son regain d’activité, il est crucial de se méfier de cette nouvelle tendance. Le capital-investissement reste un domaine complexe, où la liquidité est souvent limitée et les capitaux bloqués pour de longues périodes. Les promesses de rendements élevés masquent souvent des risques importants, comme la difficulté à valoriser les entreprises non cotées, ou encore les frais de gestion, parfois exorbitants, qui viennent grignoter les performances. Avant de plonger tête baissée dans ce qui pourrait être une aventure périlleuse, une prudence extrême s’impose, car le revers de la médaille pourrait être douloureux pour les novices en quête de gains rapides.
