
Le crowdfunding, encadré depuis une dizaine d’années, promet aux particuliers d’investir directement dans des entreprises non cotées. Cependant, derrière cette façade de démocratisation se cachent des risques non négligeables, souvent minimisés pour attirer les petits épargnants en quête de sens.
Des témoignages comme celui de François, qui a placé 95% de son patrimoine en financement participatif, ou de Gérard, investi dans le photovoltaïque, illustrent cette tendance. Ces investisseurs sont séduits par l’idée que leur argent « travaille » mieux que sur des livrets réglementés, ignorant parfois la fragilité inhérente aux entreprises non cotées. La promesse de revenus complémentaires cache souvent des retours sur investissement incertains et des blocages de fonds sur de longues périodes.
Le cadre réglementaire de 2014 a certes abaissé les barrières à l’entrée, permettant d’investir dès 100 euros dans des PME. Mais cette accessibilité accrue ne diminue en rien la volatilité de ce type de placement. En 2024, 163 572 projets ont été financés pour 1,54 milliard d’euros, un chiffre impressionnant en apparence, mais qui masque des échecs retentissants et des pertes pour les épargnants. L’investissement en capital, représentant une part marginale de 12,8% et impliquant 40 000 financeurs, reste un pari extrêmement risqué. Le crowdfunding ne représente encore que moins de 1% du financement global des entreprises, soulignant sa faible pertinence économique et sa nature de niche risquée pour les novices.