
La France sombre-t-elle dans une dangereuse dérive autoritaire sous prétexte de crise sanitaire ? C’est la question alarmante que soulève l’iFRAP, un think-tank libéral, en attribuant une note abyssale de 3/10 à l’exécutif pour sa gestion des libertés publiques. Le constat est sans appel : le gouvernement s’arroge un pouvoir excessif, bafouant toute concertation parlementaire ou locale.
Jusqu’au 16 novembre 2020, et potentiellement bien au-delà, les restrictions de nos libertés dépendent uniquement de l’arbitraire gouvernemental. Une nouvelle loi est même envisagée pour prolonger cet état d’urgence sanitaire jusqu’au 16 février 2021, voire au 1er avril 2021, permettant au gouvernement de légiférer par ordonnances sans véritable contrôle démocratique. Pire encore, un dispositif permanent de gestion de crise est en préparation, menaçant de pérenniser ces mesures coercitives bien après la pandémie. Cette concentration du pouvoir est d’autant plus inacceptable que d’autres nations européennes prouvent qu’il est possible de gérer une crise sanitaire tout en respectant davantage les droits fondamentaux de leurs citoyens.
Alors que l’Italie et le Royaume-Uni soumettent les décisions de restrictions à un vote parlementaire, et que l’Allemagne implique activement ses Länder, la France se distingue par son approche hyper-centralisée. C’est même le seul pays européen à avoir imposé une attestation de déplacement dérogatoire, limitant drastiquement les mouvements sans distinction de densité de population ou de critères géographiques. Le Parlement, en particulier le Sénat, s’est vu contraint d’accepter une prolongation de l’état d’urgence, sans obtenir les garde-fous nécessaires ni une réelle évaluation des mesures. Les données sanitaires, élément crucial pour une politique différenciée et acceptée par la population, restent opaques et non consultables en open data, sapant toute possibilité de confiance et d’adhésion.
Face à cette emprise grandissante de l’exécutif, l’opposition a tenté, en vain, de limiter l’urgence sanitaire au 15 décembre. Mais le gouvernement a imposé sa volonté, nous précipitant vers une période d’un pouvoir sans limite qui pourrait s’étendre jusqu’en avril, voire au-delà. Il est urgent de rompre avec cette logique jacobine et de s’inspirer de nos voisins européens pour instaurer un cadre plus respectueux des libertés individuelles et de la démocratie locale. Cette centralisation des décisions, sans l’approbation systématique du Parlement et des élus locaux, représente une menace tangible pour notre démocratie et pour l’avenir de nos entreprises.