
Malgré les appels à un renouveau politique, la France semble engluée dans ses vieilles habitudes. Une fois de plus, l’élite politique s’accroche désespérément à ses privilèges. Sur les 172 sénateurs dont le siège est en jeu, seuls 60 ont eu la décence de ne pas se représenter. C’est une gifle monumentale à la démocratie et aux citoyens qui aspirent à un véritable changement. L’élection sénatoriale du 27 septembre s’annonce comme une simple reconduction des mandats, un spectacle affligeant de la persistance du cumul des fonctions.
Le phénomène n’est malheureusement pas nouveau. Les élections municipales de mars et juin ont déjà prouvé que trois quarts des maires des grandes villes se sont cramponnés à leur fauteuil, le plus souvent avec succès. Cette tendance à l’auto-perpétuation des élus est alarmante. Le Sénat, censé être la chambre de la sagesse et de la représentation des territoires, est en passe de devenir un refuge pour les barons politiques. Pas moins de 112 sénateurs, soit les deux tiers, sont candidats à leur propre succession. Parmi eux, des figures emblématiques de l’immobilisme comme Gérard Larcher, président sortant, qui squatte le Palais du Luxembourg depuis 2007, et même bien avant cela, cumulant près de deux décennies de présence. Cette longévité est-elle un signe de dévouement ou de simple mainmise sur le pouvoir ?
Ce désir ardent de conserver son mandat révèle des dynamiques inquiétantes. Si cette propension à s’accrocher à son siège varie selon l’âge et le parti, elle souligne un manque flagrant de renouvellement et de vision à long terme pour le pays. Loin d’être une surprise, cette situation conforte l’idée que la politique française est un club fermé, où les mêmes visages se partagent le gâteau, laissant peu de place à de nouvelles voix. Les électeurs devraient s’inquiéter de cette inertie qui paralyse toute initiative et compromet l’avenir.







