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Le slogan «C'est Nicolas qui paie», symbole du ras-le-bol fiscal, est devenu une marque déposée par Erik Tegnér, suscitant scandale et accusations d'opportunisme financier.

Le slogan «C’est Nicolas qui paie», symbole d’un prétendu ras-le-bol fiscal, est désormais une marque déposée, une manœuvre qui sent l’opportunisme financier. Erik Tegnér, patron du magazine identitaire Frontières, a opportunément enregistré cette formule à l’INPI, transformant une frustration collective en potentiel commercial. Une récupération qui soulève des vagues d’indignation et de suspicion parmi les internautes, dénonçant un appât du gain scandaleux derrière un mouvement citoyen.

Officiellement, le dépôt viserait à «sanctuariser la marque» contre de prétendus «trolls gauchistes», une justification qui peine à convaincre. Pourtant, l’initiative d’Erik Tegnér ouvre clairement la porte à des usages commerciaux, des tee-shirts aux porte-clés, prouvant que l’objectif n’est pas uniquement de «protéger» le slogan. Cette démarche, loin de consolider le mouvement, risque de le discréditer en le vidant de sa substance contestataire au profit d’intérêts pécuniaires.

La polémique est d’autant plus vive que ce dépôt n’est pas isolé. D’autres tentatives d’appropriation du slogan ont eu lieu, transformant une expression populaire en un véritable champ de bataille pour les droits de propriété. Malgré les tentatives de désamorçage du compte @NicolasQuiPaie, qui évoque un dépôt «par anticipation» et un retrait imminent, les doutes persistent. Le mouvement, censé défendre les contribuables, pourrait bien devenir la victime de ceux qui cherchent à capitaliser sur leur détresse.

Cette affaire met en lumière les dérives potentielles de la popularisation d’un slogan sur les réseaux sociaux. Ce qui a commencé comme une expression de ras-le-bol fiscal se mue en une opportunité commerciale pour des acteurs sans scrupules, prêts à monétiser la colère populaire. Ironiquement, «Nicolas», censé payer pour tous, pourrait bien se retrouver à payer pour exister, victime d’une appropriation litigieuse qui dénature l’essence même de son combat.