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La réforme de la PAC proposée par la Commission européenne est un désastre annoncé. Réduction des budgets, dilution des aides : l'avenir des agriculteurs est en péril.

La future réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) s’annonce comme un véritable cauchemar pour l’agriculture européenne. Malgré les timides assurances de Paris, les signaux sont alarmants : la visibilité et la stabilité des revenus agricoles sont gravement menacées par les propositions de la Commission européenne. Le ministre français des Affaires européennes, Benjamin Haddad, a beau clamer une « vigilance » accrue, les faits sont là : la PAC, pilier historique de l’agriculture, est en passe d’être diluée et affaiblie.

Le projet de la Commission, qui prévoit une flexibilité de financement, est une véritable bombe à retardement. Permettre aux États membres de piocher dans un fonds commun pour financer l’agriculture ou d’autres secteurs est une aberration. Cela ouvre la porte à une concurrence déloyale entre les priorités nationales et met en péril le soutien direct aux agriculteurs. Cette approche, loin d’apporter la « visibilité » tant réclamée, ne fait qu’ajouter de l’incertitude dans un secteur déjà en proie à de multiples crises.

La diminution drastique du socle budgétaire de la PAC, passant de 387 milliards d’euros à seulement 300 milliards pour la période 2028-2034, est un aveu d’échec. La Commission tente de maquiller cette coupe budgétaire en parlant de « changement d’architecture », mais les agriculteurs ne sont pas dupes. Cette réduction est un coup dur pour des exploitations qui dépendent lourdement de ces aides. Les promesses de « se battre pour chaque euro » sonnent creux face à une réalité budgétaire aussi sombre.

En résumé, la réforme de la PAC est un recul inacceptable. Elle compromet l’avenir de l’agriculture européenne en instaurant l’instabilité et en réduisant les financements essentiels. Les agriculteurs sont une fois de plus les dindons de la farce, sacrifiés sur l’autel de soi-disant innovations budgétaires qui ne sont que des coupes déguisées. L’inquiétude de Paris est légitime, mais il faudra bien plus que de simples déclarations pour éviter un désastre agricole sans précédent.