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La réforme des titres-restaurant, dévoilée par Véronique Louwagie, promet simplification mais semble imposer de nouvelles contraintes. Fin du papier, fonds inutilisés confisqués, et des restaurateurs toujours pénalisés. Une réforme qui risque de décevoir les salariés.

La ministre du Commerce, Véronique Louwagie, a enfin dévoilé la réforme tant attendue des titres-restaurant, censée « simplifier, moderniser et protéger » ce dispositif. En réalité, cette refonte soulève plus d’inquiétudes que de bénéfices pour les 5,5 millions de salariés concernés. Prévue pour débat parlementaire au plus tard au « printemps 2026 », cette réforme s’annonce comme un véritable casse-tête.

La fin des titres papier, prévue pour le 1er mars 2027, est présentée comme une avancée. Cependant, cette dématérialisation forcée risque de marginaliser une partie des usagers, notamment ceux moins à l’aise avec le numérique. De plus, la mesure qui pérennise l’utilisation des titres en supermarché pour les produits non directement consommables, bien que populaire, masque un problème persistant pour les restaurateurs, qui y voient une perte sèche. En effet, cette disposition, initialement temporaire, devient une norme au détriment de l’objectif premier du titre : soutenir la restauration.

L’extension de l’utilisation au dimanche est une petite concession, mais l’exclusion des jours fériés demeure une aberration, privant les salariés de flexibilité quand ils en ont le plus besoin. Le maintien du plafond journalier à 25 euros, malgré la grogne des restaurateurs, ne règle en rien les problèmes de pouvoir d’achat face à une inflation galopante. Le rejet d’un double plafond est une occasion manquée de soutenir véritablement le secteur de la restauration.

Le coup de grâce vient avec la suppression de la cumulabilité des titres d’une année sur l’autre, et le retour à un « millésime par an, non renouvelable ». Présentée comme un moyen d’« encourager la consommation », cette mesure s’apparente surtout à une confiscation pure et simple des fonds inutilisés, qui seront reversés au fonds alimentaire « Mieux manger pour tous ». Une noble cause, certes, mais qui ne devrait pas être financée sur le dos des économies des salariés. Enfin, la dissolution de la Commission nationale des titres-restaurant (CNTR) au profit d’un GIE sonne comme une centralisation du contrôle, loin de la simplification promise.