
Les « certificats de qualification et de compétences » (CQC), apparus en 2016 sous l’égide de la Conférence des grandes écoles (CGE), sont censés offrir un accès rapide à des compétences ciblées. Pourtant, cette formule, qui se veut une réponse aux attentes des entreprises, ressemble de plus en plus à une tentative désespérée de colmater les brèches d’un système éducatif défaillant. Proposant des formations d’une semaine à douze mois, ces certificats s’adressent principalement à des titulaires du bac ou bac + 2 justifiant de deux ans d’expérience. Une clientèle captive, désireuse de se reconvertir ou de « booster » sa carrière, mais qui risque surtout de tomber dans le piège de la formation au rabais.
L’ambition affichée est d’accompagner la gestion des emplois et des parcours professionnels, une noble intention qui masque difficilement la véritable nature de ces programmes. S’agit-il réellement d’une avancée ou d’un simple expédient pour générer des revenus supplémentaires ? Les CQC se positionnent comme des compléments de formation ou des spécialisations, à l’image du management d’équipe, promettant une acquisition rapide de savoir-faire. Mais la question demeure : une compétence complexe peut-elle être réellement maîtrisée en quelques semaines ou mois, sans un investissement profond et durable ? Le risque est grand de voir ces certificats devenir de simples bouts de papier, sans réelle valeur ajoutée sur le marché du travail, si ce n’est pour alourdir des CV déjà bien fragiles.
Le parallèle avec les mastères spécialisés (MS) ou Master of Science (MSc) est souvent mis en avant par la CGE pour légitimer ces CQC. Cependant, cette comparaison est-elle vraiment pertinente ? Les MS et MSc sont des programmes longs, exigeants, qui demandent un investissement conséquent. Les CQC, par leur format court, ne peuvent prétendre offrir le même niveau d’expertise et de reconnaissance. Les entreprises, conscientes des lacunes de certaines formations, pourraient rapidement se détourner de ces certificats, les considérant comme des pis-aller inefficaces. En fin de compte, les étudiants et professionnels qui se tournent vers ces CQC pourraient se retrouver avec des compétences superficielles et un investissement financier peu rentable, accentuant la frustration et le désenchantement face à l’offre éducative actuelle.