
Un conflit de voisinage des plus amers agite le prestigieux 6e arrondissement de Paris. La raison ? L’implantation imminente d’un Carrefour City, prévue pour le 21 août, dans une placette ombragée prisée des élèves de l’École alsacienne, de Stanislas ou du lycée Montaigne. Ce coin, autrefois préservé, au croisement des rues Vavin et Bréa, face au Luxembourg, est désormais le théâtre d’une bataille acharnée entre les riverains et la chaîne de supermarchés.
Malgré la validation de l’architecte des bâtiments de France pour l’installation de cette supérette en face de l’immeuble classé d’Henri Sauvage, où le mètre carré dépasse les 30 000 euros, la colère ne faiblit pas. La pétition lancée en avril par Bruno Segré, figure locale et ancien journaliste économique, a déjà recueilli près de 3 000 signatures. Les habitants expriment leur désarroi face à l’arrivée d’une cinquième supérette dans un rayon de seulement 250 mètres, une prolifération jugée excessive qui menace l’équilibre du quartier.
Ce bras de fer révèle les tensions croissantes entre le développement commercial et la préservation du caractère unique des quartiers historiques de la capitale. Les résidents, habitués à un certain standing et une tranquillité, voient d’un très mauvais œil cette nouvelle enseigne qui, selon eux, va dénaturer l’âme du quartier et apporter son lot de nuisances. La résistance s’organise et le ton monte, préfigurant un avenir incertain pour cette placette autrefois paisible, désormais au cœur d’une controverse qui expose les failles de l’urbanisme parisien.