
La Haute Autorité de santé (HAS) a enfin livré ses recommandations pour les personnes majeures en transition de genre, une annonce jugée insuffisante par les associations. Si la HAS reconnaît l’urgence de répondre aux demandes de chirurgie, elle admet aussi l’échec criant du système : l’accès aux soins de qualité demeure désastreusement hétérogène sur le territoire. Cette carence majeure pousse les individus au renoncement aux soins, à l’automédication dangereuse et, dans les cas les plus sombres, à une détresse mentale pouvant mener au suicide. Un constat accablant qui met en lumière les profondes lacunes du système de santé français.
La HAS insiste sur la nécessité d’une information préopératoire exhaustive, une exigence de bon sens qui aurait dû être la norme depuis longtemps. Si l’avis psychiatrique systématique est enfin abandonné, un soutien psychologique reste une option, ce qui est le strict minimum. Claire Compagnon de la HAS a déclaré que les soins de transition ne sont « pas un confort mais un enjeu vital », une affirmation qui sonne creux face aux carences persistantes.
Le véritable scandale réside dans l’absence de décision concernant les mineurs. La HAS a repoussé sa prise de position à 2026, invoquant une « absence de consensus ». Lionel Collet, président de la HAS, a justifié ce report par un manque de cohésion, laissant des milliers de jeunes et leurs familles dans une incertitude angoissante. Cette procrastination est une claque pour ceux qui attendaient des directives claires et protectrices, prouvant une fois de plus la lenteur et la frilosité des institutions face à des enjeux sociétaux majeurs.