
La province de Souweïda, en Syrie, est plongée dans un chaos inouï depuis six jours. Des affrontements sanglants entre combattants bédouins, factions druzes et forces gouvernementales syriennes ont déjà fait des centaines de morts, un bilan terrifiant qui ne cesse de s’alourdir. L’espoir d’une désescalade s’est rapidement évanoui, laissant place à une situation des plus précaires, aux portes d’une catastrophe humanitaire.
Le nouveau pouvoir syrien, dirigé par le président de transition Ahmed Al-Charaa, sort clairement affaibli de ce bras de fer. Incapable de restaurer la souveraineté de Damas sur ce territoire majoritairement druze et de s’ériger en figure unificatrice, Al-Charaa a vu son autorité bafouée. Son échec est d’autant plus cuisant qu’Israël est intervenu en faveur de la minorité religieuse druze, menant des frappes aériennes sur Damas et forçant le retrait des troupes gouvernementales syriennes de la région.
Vendredi soir, les forces gouvernementales ont bien tenté de bloquer l’afflux de milliers de membres de tribus bédouines, mais la mesure est arrivée trop tard. Les autorités de Damas, réduites à l’impuissance et à un rôle de spectateurs, ont finalement annoncé l’envoi d’une force spéciale d’interposition, une décision qui a nécessité un accord de cessez-le-feu fragile avec Israël. Ce conflit, fruit de quatorze ans d’une guerre civile syrienne dévastatrice, continue de déchirer le pays, révélant les profondes divisions et la fragilité d’un État en ruines.