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Le cessez-le-feu annoncé en Syrie n'arrête pas le bain de sang. Près de 1 000 morts, des exactions effroyables et une crise humanitaire dévastatrice minent la crédibilité du pouvoir en place.

La Syrie s’enfonce dans le chaos, malgré l’annonce d’un « cessez-le-feu immédiat » dans la province de Souweïda. Cette trêve, censée ramener le calme, semble n’être qu’une illusion face à des violences intercommunautaires qui ont déjà coûté la vie à près d’un millier de personnes. Le déploiement des forces de sécurité, loin de rassurer, est perçu avec suspicion, des accusations d’exactions et de combats aux côtés des tribus bédouines pesant lourdement sur la crédibilité du gouvernement transitoire d’Ahmad Al-Charaa.

Les chiffres sont glaçants : 940 morts, dont une majorité de Druzes, victimes d’exécutions sommaires et de la brutalité des affrontements. Les rapports de l’ONU décrivent un tableau effroyable : exécutions, enlèvements, destructions et pillages. Le rasage forcé de moustaches, symbole d’humiliation, ajoute une couche de déshumanisation à cette spirale de violence. La province de Souweïda, autrefois un bastion relativement stable, est désormais un foyer de crise humanitaire majeure.

L’hôpital local, seul vestige d’un système de santé en ruine, croule sous les corps de femmes, d’enfants et de personnes âgées. La ville est plongée dans l’obscurité, coupée du monde et de l’aide, alors que des dizaines de milliers de civils ont été déplacés, errant sans abri ni ressources. La communauté internationale, bien que saluant un cessez-le-feu fragile, ne parvient pas à endiguer l’horreur. Israël, par ses frappes, a clairement signifié son inquiétude pour la minorité druze, soulignant la dangerosité d’être une minorité sous le régime d’Al-Charaa.

Ce nouveau pouvoir, issu du renversement de Bachar Al-Assad, se révèle d’une faiblesse alarmante. Les promesses de stabilité et de protection des minorités sonnent creux face à l’incapacité manifeste à contrôler la situation. La Syrie, déjà ravagée par quatorze ans de guerre civile, s’enfonce un peu plus dans un abîme de violence et de désespoir, avec un avenir plus incertain que jamais.