
Le confinement a brutalement révélé une facette sombre de notre société : l’emprise grandissante des réseaux sociaux sur nos vies. Face à l’isolement forcé, la population française s’est jetée à corps perdu sur les écrans, une béquille numérique qui, loin de résoudre nos maux, a potentiellement aggravé une dépendance alarmante. Les enquêtes d’opinion, censées éclairer, ne font que confirmer cette dérive collective.
La consommation médiatique a explosé, non par soif de connaissance, mais par une peur viscérale et un besoin désespéré de donner un sens à un chaos incompréhensible. Cette « surinformation » frénétique, loin d’apporter la clarté, a plutôt semé la confusion et l’anxiété. Ironiquement, alors que nous cherchions à comprendre, nous nous sommes noyés sous un flot incessant de données, souvent non vérifiées, créant une véritable infodémie.
Les chiffres sont sans appel : une augmentation massive de l’utilisation des plateformes, comme WhatsApp (+40%) et Facebook (+27%), a transformé nos interactions. Les relations « physiques » ont été remplacées par des liens virtuels, certes pratiques, mais à la qualité discutable. Cette hyperconnexion, bien que perçue comme un moyen de maintenir le lien social, soulève de sérieuses questions sur la détérioration de nos interactions réelles et de notre santé mentale. Des études ont même établi un lien entre l’usage excessif des médias en ligne et une augmentation de l’anxiété et des symptômes dépressifs.
L’illusion d’une sociabilité retrouvée via les écrans masque une réalité plus sombre : celle d’une population fragilisée, cherchant refuge dans le numérique. Cette transition forcée vers le tout-numérique a mis en lumière notre vulnérabilité face à l’isolement et la facilité avec laquelle nous nous sommes laissés absorber par des plateformes qui profitent de notre détresse. Le confinement n’a pas seulement révélé notre besoin de connexion ; il a surtout exposé notre inquiétante dépendance aux réseaux sociaux, un phénomène dont les conséquences à long terme restent terrifiantes.