
La décision de Donald Trump de couper drastiquement les fonds alloués à l’audiovisuel public américain marque un tournant potentiellement dévastateur. Avec 1,1 milliard de dollars supprimés sur les deux prochaines années pour la Corporation for Public Broadcasting (CPB), l’avenir des radios et télévisions publiques s’assombrit, menaçant la survie de nombreuses stations locales. Katherine Maher, PDG de NPR, a déjà prévenu que des radios fermeront, laissant des communautés entières sans accès à des informations vitales, notamment en cas de catastrophe naturelle. Une situation alarmante qui révèle une vulnérabilité critique du système d’information américain.
Donald Trump, fidèle à sa rhétorique, justifie cette coupe budgétaire en accusant ces médias d’être des « menteurs » et des « ennemis du peuple », partisans de « gauche » financés par les contribuables. Une attaque frontale qui, selon la Maison-Blanche, vise à mettre fin à un « mauvais usage de l’argent public ». Cette mesure, poussée par le très conservateur « Projet 2025 » de l’Heritage Foundation, ignore délibérément le rôle crucial de ces stations, particulièrement dans les zones rurales. Ryan Howlett de la SDPB, évoque des « décisions très difficiles » sur les émissions à maintenir, soulignant la rupture des liens communautaires que cette suppression engendrera.
Au-delà de l’information quotidienne, l’argument des systèmes d’alerte en cas de catastrophe naturelle, souvent gérés par ces stations, a été balayé par Mike Gonzalez de l’Heritage Foundation. Il prétend que des systèmes alternatifs pourraient être mis en place à moindre coût. Pourtant, la réalité du terrain, où ces stations sont parfois la « dernière bouée de sauvetage », comme l’explique le professeur Dan Kennedy, met en lumière le danger de cette vision réductrice. Le déclin continu du journalisme local, avec une chute spectaculaire du nombre de journalistes ces 25 dernières années, aggrave encore la situation. La fin de ces financements pourrait bien être le coup de grâce pour une information locale déjà exsangue, plongeant une partie de l’Amérique dans l’obscurité informative.