
La contestation contre la loi Duplomb atteint des sommets, avec une pétition qui a dépassé le million de signatures sur le site de l’Assemblée nationale. Ce chiffre, inédit pour une pétition citoyenne, révèle un profond malaise face à un texte jugé par beaucoup comme une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire. L’indignation est palpable, et cette mobilisation massive pourrait forcer un débat parlementaire, bien que l’abrogation de la loi reste une perspective incertaine.
Le cœur du problème réside dans la réintroduction controversée de l’acétamipride, un pesticide néonicotinoïde interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe. Les défenseurs de la loi, principalement la FNSEA, arguent d’une concurrence déloyale pour les agriculteurs français. Cependant, les opposants, parmi lesquels figurent des associations écologistes, des apiculteurs et des professionnels de la santé, tirent la sonnette d’alarme sur les dangers de cette substance pour la biodiversité et la santé humaine.
Malgré les craintes, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s’est déclarée favorable à un débat, mais a rappelé que cela ne reviendrait pas sur la loi déjà votée. Ce constat amer souligne les limites d’un système où la volonté populaire, même massive, se heurte aux décisions politiques déjà entérinées. La loi Duplomb, adoptée dans des conditions expéditives et sans véritable débat, incarne pour beaucoup un déni démocratique.
Le succès fulgurant de cette pétition est un coup de semonce pour la classe politique. Il révèle une société civile prête à se battre contre des décisions qui menacent l’environnement et la santé publique. Si le débat a lieu, il sera une première sous la Ve République et mettra en lumière les failles d’un processus législatif déconnecté des préoccupations citoyennes. Les recours déposés devant le Conseil constitutionnel représentent désormais l’un des derniers espoirs pour bloquer ce texte décrié.