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Stellantis a enregistré une perte nette de 2,3 milliards d'euros au premier semestre 2025, une chute spectaculaire due aux tarifs douaniers américains, à la baisse des ventes et aux charges de restructuration. L'entreprise est en pleine tourmente.

Le géant automobile Stellantis, qui regroupe quinze marques dont Peugeot, Fiat et Chrysler, a annoncé une perte nette colossale de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025. Cette débâcle financière, encore préliminaire, est le résultat d’une conjoncture particulièrement hostile, marquée par la chute des ventes en Europe et aux États-Unis, ainsi que des charges accablantes liées à l’abandon de certains modèles.

Le tableau est sombre : le chiffre d’affaires s’est effondré à 74,3 milliards d’euros, soit un recul de 12,5% par rapport à l’année précédente. Ces chiffres confirment une tendance désastreuse, puisque le groupe avait déjà vu son bénéfice net chuter de 48% au premier semestre 2024, atteignant 5,6 milliards d’euros, loin des records de 2023. Les prévisions financières pour 2025 avaient d’ailleurs été suspendues dès avril, signe avant-coureur d’une crise imminente.

Parmi les facteurs aggravants, Stellantis pointe du doigt les « premiers effets des nouveaux tarifs douaniers américains » qui ont forcé des arrêts temporaires de production en Amérique du Nord. Cette mesure protectionniste aurait coûté 300 millions d’euros au constructeur. Les livraisons aux concessionnaires ont dégringolé de 6% au deuxième trimestre 2025, atteignant seulement 1,45 million de véhicules. En Amérique du Nord, la baisse est encore plus spectaculaire, avec une chute de 25% des facturations.

Le groupe doit également faire face à des charges nettes avant impôts d’environ 3,3 milliards d’euros, principalement dues aux coûts d’annulation de programmes et aux dépréciations de plateformes obsolètes. L’arrivée du nouveau PDG, Antonio Filosa, validée par les actionnaires, intervient dans un contexte de forte turbulence où les mesures pour « améliorer les performances » sont encore à un « stade préliminaire ». L’avenir s’annonce incertain pour Stellantis, qui espère un maigre sursaut au second semestre 2025.