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La Société des journalistes de l'Agence France-Presse lance un cri d'alarme désespéré : ses reporters à Gaza sont au bord de la famine après plus de vingt mois de conflit. Leurs témoignages glaçants révèlent une situation insoutenable et un monde qui se tait. Une tragédie humaine et médiatique s'y déroule.

La situation des journalistes à Gaza atteint un point de non-retour. Après plus de vingt et un mois de conflit dévastateur, les reporters de l’Agence France-Presse (AFP), comme de nombreux autres, sont désormais confrontés à la famine. La Société des journalistes (SDJ) de l’AFP a lancé un cri d’alarme glaçant : l’agence, fondée en 1944, n’a jamais vu l’un de ses collaborateurs mourir de faim, une perspective désormais terrifiante. C’est un sombre présage pour la liberté d’informer dans une zone déjà sinistrée.

Depuis le retrait des journalistes titulaires de l’AFP en 2024, une poignée de pigistes texte, photographes et vidéastes locaux sont les derniers témoins des horreurs quotidiennes. La presse internationale est bannie de l’enclave depuis près de deux ans, laissant ces courageux reporters seuls face à un black-out médiatique orchestré.

Le témoignage de Bashar, photographe pigiste de 30 ans et collaborateur de l’AFP depuis 2010, est une illustration poignante de ce désastre. Samedi 19 juillet, il a partagé sur Facebook sa détresse : « Je n’ai plus la force de travailler pour les médias. Mon corps est maigre et je ne peux plus travailler. » Ces journalistes, malgré un salaire mensuel de l’AFP, ne trouvent rien à acheter, ou alors à des prix exorbitants. Le manque criant de nourriture et d’eau les pousse à l’épuisement.

La SDJ de l’AFP l’affirme : « Nous voyons leur situation empirer (…) Nous risquons d’apprendre leur mort à tout moment et cela nous est insupportable. » Alors que plus de 180 journalistes ont déjà péri à Gaza depuis le début du conflit, la communauté internationale semble rester dans un silence assourdissant. L’heure est grave, et la survie de ces voix indispensables à l’information est en jeu.