
Gaby Charroux, le maire octogénaire de Martigues et figure du Parti communiste, est désormais au cœur d’un scandale retentissant. Mis en examen pour favoritisme le 29 avril, il est visé par une enquête sur des faits de corruption au sein de la Société d’économie mixte immobilière de la ville (Semivim), qu’il préside. Cette mise en examen, révélée par Blast et confirmée par le parquet de Marseille, jette une ombre inquiétante sur la gestion de cette ville.
L’affaire, qui a éclaté en octobre 2021, concerne des soupçons de corruption persistants depuis 2019 au sein du bailleur social. Déjà, pas moins de onze personnes avaient été mises en examen au début de l’année 2024. Des entreprises sont lourdement suspectées d’avoir versé des pots-de-vin à des élus et des membres de la Semivim en échange de marchés publics. Au cœur de ce système se trouverait un couple, composé de l’ex-directrice du patrimoine de la Semivim et de son compagnon, accusé d’avoir perçu des centaines de milliers d’euros, des voyages luxueux et des matériaux de construction en échange de faveurs.
Malgré les révélations, le Parti communiste local s’efforce de minimiser la gravité de la situation, insistant sur le fait que la mise en examen concerne le favoritisme et non la corruption directe ou l’enrichissement personnel. Une ligne de défense qui sonne creux pour de nombreux observateurs, alors que trois filiales du groupe Omnium Développement ont déjà accepté de payer une amende d’1,7 million d’euros pour clore les poursuites pénales. La mairie de Martigues, elle, reste étrangement silencieuse face aux demandes de l’AFP.
À moins d’un an des élections municipales, cette affaire explosive pourrait bien fragiliser le dernier bastion communiste du sud de la France. Le Rassemblement National, en pleine ascension dans les Bouches-du-Rhône, pourrait tirer profit de ce scandale, exacerbant le sentiment de défiance des citoyens envers une gestion locale déjà sous le feu des critiques.