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La visite de Manuel Valls en Polynésie française a ravivé les tensions, les indépendantistes dénonçant un accord sur la Nouvelle-Calédonie jugé insuffisant pour leurs propres aspirations à la décolonisation. Une impasse politique se dessine.

La récente visite de Manuel Valls, ministre des Outre-mer, en Polynésie française, n’a fait que raviver les flammes d’un débat houleux sur l’indépendance. Alors que l’accord de Bougival sur la Nouvelle-Calédonie, signé le 12 juillet, prétendait offrir une nouvelle voie, il semble n’avoir qu’attisé les frustrations polynésiennes. Les échos de cet accord, censé apaiser les tensions, ont été étrangement assourdis dans un archipel où le nomadisme politique et le vote clanique persistent, rendant toute tentative de consensus illusoire.

Les indépendantistes radicaux polynésiens, menés par le Tavini Huiraatira, voient dans ce nouvel « État de la Nouvelle-Calédonie » une simple pirouette de la France. Ils continuent d’exiger, sans succès, un véritable processus de décolonisation. Antony Géros, président de l’Assemblée de la Polynésie française depuis 2023 et figure emblématique du Tavini Huiraatira, n’a pas mâché ses mots : « L’État continue à camper sur ses positions et l’on va également camper sur nos positions ». Cette déclaration cinglante souligne la persistance d’un bras de fer entre Paris et les aspirations profondes d’autodétermination de la Polynésie.

Malgré les tentatives de Manuel Valls de présenter une « petite fenêtre d’espoir », la réalité sur le terrain est celle d’une méfiance grandissante. La visite du ministre, du 15 au 22 juillet 2025, censée apaiser les esprits, n’a fait que mettre en lumière l’abîme qui sépare les attentes locales des propositions de l’État. La quête d’une décolonisation complète, loin d’être éteinte par l’accord calédonien, semble au contraire revigorée, promettant de nouvelles confrontations politiques pour l’avenir des territoires d’outre-mer.