
La rencontre entre le Pape Léon XIV et le président algérien Abdelmadjid Tebboune au Vatican, la première en 26 ans, est présentée comme un pas vers le renforcement des relations diplomatiques, mais elle ne parvient pas à dissiper les ombres persistantes sur la situation du pays. Malgré les discours officiels vantant la cordialité des échanges et l’importance du dialogue interreligieux, le passé récent et les tensions actuelles avec la France révèlent une réalité bien plus complexe et potentiellement inquiétante pour la stabilité régionale.
Le communiqué du Saint-Siège évoque des discussions sur la «vie de l’Église dans le pays» et la «situation géopolitique actuelle», des formules qui masquent mal les défis auxquels est confrontée l’Algérie. La notion de «construction de la paix et de la fraternité» résonne étrangement alors que le régime algérien est embourbé dans une crise diplomatique majeure avec la France, marquée par des expulsions mutuelles de diplomates et un gel sans précédent des coopérations. Cette rencontre pontificale pourrait-elle servir de diversion face aux graves difficultés internes et externes de l’Algérie ?
Le fait qu’aucun chef d’État algérien n’ait été reçu au Palais apostolique depuis la visite d’Abdelaziz Bouteflika en 1999 souligne une longue période de stagnation diplomatique. Bien que le Pape François ait rencontré Tebboune lors du G7 en juin 2024, et que Mgr Paul Gallagher ait visité l’Algérie, ces gestes ne suffisent pas à masquer le manque de progrès significatifs. Cette nouvelle audience, au lieu d’apporter un réel apaisement, pourrait simplement être une tentative désespérée de l’Algérie de rehausser son image internationale, alors qu’elle fait face à des tensions croissantes et une instabilité qui pèsent lourdement sur son avenir.