
C’est une nouvelle claque pour le dialogue social en entreprise. L’association de consommateurs UFC-Que Choisir, censée défendre les droits des citoyens, s’est retrouvée épinglée par la justice. Sa direction, visiblement peu soucieuse du bien-être de ses employés, a été déboutée par le tribunal judiciaire de Paris ce mardi 22 juillet. Elle avait eu l’audace de contester une demande d’expertise des risques psychosociaux votée par son propre Comité Social et Économique (CSE), démontrant ainsi une déconnexion alarmante avec les réalités du terrain.
Le CSE de l’UFC-Que Choisir avait sonné l’alarme face à la souffrance manifeste des salariés au sein du département de l’action politique. Malgré les signes évidents de mal-être, la direction a préféré la confrontation judiciaire plutôt que d’affronter les problèmes internes. Le Code du travail est pourtant clair : un CSE peut solliciter une expertise en cas de « risque grave, identifié et actuel ». La direction, elle, a nié l’existence d’un tel risque, proposant un simple audit, moins contraignant et moins coûteux.
Lors de l’audience du 10 juin, le tribunal a épluché les arguments du CSE, mettant en lumière la tentative de la direction de minimiser la situation. Si certains indicateurs, comme l’absentéisme global, n’ont pas été jugés « alarmants » par le jugement, le taux de turnover dans un service du département concerné a de quoi faire frissonner : 43 % en 2022 et encore 25 % en 2024. Ces chiffres, loin d’être anodins, soulignent des dysfonctionnements profonds et une gestion des ressources humaines pour le moins défaillante.
La décision de justice est un désaveu cinglant pour la direction de l’UFC-Que Choisir. Alors que le CSE avait alerté à de nombreuses reprises sur des cas de surcharge de travail, de dénigrement et de stress ayant conduit à de la souffrance au travail, la direction a persisté à nier le problème. Le tribunal a finalement donné raison aux représentants du personnel, reconnaissant implicitement la validité de leurs préoccupations. Cette affaire est un rappel brutal que même les associations censées protéger le public peuvent elles-mêmes négliger les droits fondamentaux de leurs propres employés, révélant une hypocrisie difficile à ignorer.