
La confrontation entre le président américain et le patron de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a atteint un nouveau sommet. Lors d’une visite sous haute tension au siège de la Fed, Donald Trump a réitéré ses exigences d’une baisse drastique des taux d’intérêt, exacerbant une animosité déjà palpable. L’échange a été marqué par des désaccords flagrants, notamment sur les coûts faramineux d’un projet de rénovation de la Fed, que Trump a qualifié de « fraude ».
Le ton est monté lorsque Trump a avancé un coût de 3,1 milliards de dollars pour les travaux, un chiffre que Powell a immédiatement contesté, secouant vigoureusement la tête. Le président a même tendu un document à Powell devant les caméras, qui a répliqué que l’estimation de Trump incluait un « troisième bâtiment » déjà achevé il y a cinq ans. Ce genre de détail controversé n’a fait qu’alimenter les spéculations sur un éventuel renvoi de Powell, une menace que Trump a brandie à plusieurs reprises, le qualifiant de « bon à rien » et de « crétin ».
Malgré les dénégations de Trump concernant toute « pression » pour une démission, le message est clair : le président veut des taux bas pour stimuler l’économie avant l’élection, peu importe les conséquences inflationnistes. La Fed, fidèle à son indépendance, maintient ses taux stables entre 4,25 % et 4,50 %, craignant que la politique protectionniste de Trump n’entraîne une flambée des prix. Cette impasse met en lumière les profondes divergences entre une institution indépendante et un président déterminé à plier la politique monétaire à ses volontés électorales, au risque de fragiliser l’économie américaine.
Le mandat de Powell se termine en mai 2026, mais la tension actuelle laisse présager une période d’incertitude économique, où la stabilité financière pourrait être sacrifiée sur l’autel des ambitions politiques. Le bras de fer continue, et personne ne sortira indemne de cette lutte de pouvoir.