
En 1983, l’hebdomadaire La Lettre des Placements du Figaro promettait monts et merveilles aux investisseurs, se lançant juste après une vague massive de nationalisations. Une initiative audacieuse, voire inconsciente, dans un climat économique des plus incertains. L’idée de revenir sur quarante ans de « conseils » d’investissement fait froid dans le dos quand on voit les krachs boursiers, les crises financières et les désastres économiques qui ont jalonné cette période.
Le CAC 40, à ses balbutiements en 1983, était loin de rassurer. La création du Compte d’épargne en actions (CEA), ancêtre du PEA, sonnait comme une maigre consolation face aux bouleversements de l’époque. On nous vendait déjà des « conseils tout-terrain », une rhétorique bien connue pour masquer l’incapacité à prévoir l’imprévisible. Les promesses de diversification des placements masquaient mal l’absence de véritables solutions.
Le premier numéro, ironiquement qualifié de « presque actuel », révélait déjà l’amère réalité : un Livret A dont le rendement chutait à 7,5%, alors que l’inflation frôlait les 12%. Une perte sèche pour l’épargnant moyen. Les journalistes, dans une tentative désespérée de rassurer, orientaient vers des « Sicav à court terme ou fonds communs de trésorerie », présentés comme plus « profitables ». Un conseil qui, avec le recul, semble d’une naïveté déconcertante. L’histoire a montré que même les placements soi-disant sûrs pouvaient virer au cauchemar, prouvant que les « conseils d’investissement » sont souvent des paris hasardeux, déguisés en science économique.