
Corentin Moutet a certes déjoué les pronostics en éliminant Daniil Medvedev (1-6, 6-4, 6-4) à Washington, s’offrant ainsi une place en demi-finale d’un ATP 500. Mais cette performance, présentée comme un exploit, cache une réalité plus nuancée : sa présence même dans le tableau principal n’est qu’un coup de chance, fruit d’un repêchage de dernière minute après une défaite en qualifications. Un parcours qui soulève des questions sur la réelle valeur de cette percée.
Le Français, classé 59e mondial, n’aurait jamais dû fouler les courts de Washington si le Danois Holger Rune n’avait pas déclaré forfait. Cette victoire, bien que saluée, ne doit pas masquer le fait que Moutet n’a pas prouvé sa capacité à intégrer le tableau par ses propres moyens. Le fait qu’il ait dû compter sur un concours de circonstances pour briller relativise fortement l’éclat de son parcours.
Après un premier set catastrophique, où il fut transparent face à Medvedev, Moutet a su tirer parti de la chaleur écrasante de Washington qui a visiblement mis à mal le Russe. L’interruption due à l’orage, bien qu’involontaire, a également pu jouer un rôle non négligeable dans son retournement de situation, offrant une pause bienvenue pour réajuster sa stratégie. La fin du match, marquée par trois doubles fautes de l’ancien numéro un mondial, soulève l’interrogation : était-ce une victoire de Corentin Moutet ou une défaillance de Daniil Medvedev ?
Si cette demi-finale lui assure une entrée dans le top 50, il est essentiel de se demander si cette ascension est le fruit d’une véritable progression ou simplement le résultat d’un alignement favorable des planètes. Le manque de constance et la dépendance à des éléments extérieurs pour ses victoires majeures pourraient bien ternir cette « première » et limiter ses futures performances.