
La gauche, autrefois fer de lance de la défense des services publics, semble aujourd’hui frappée d’une amnésie inquiétante. Malgré les grands mots – « démarchandisation », « esprit public », « société de la coopération » – l’action concrète et le discours politique restent désespérément muets. Le constat est sans appel : les partis, du Parti socialiste à La France insoumise, en passant par les Écologistes et le Parti communiste français, peinent à accorder aux administrations publiques et à leurs agents la place qu’ils méritent. Leur participation quasi inexistante à la mobilisation du Printemps des services publics, en mai et juin, en est une preuve flagrante. Un échec cuisant pour ceux qui prétendent défendre le bien commun.
Le silence assourdissant des formations politiques s’est poursuivi après l’annonce brutale de François Bayrou. Le Premier ministre a dévoilé, le 15 juillet, une réduction drastique de 3 000 postes de fonctionnaires dès 2026 dans sa stratégie budgétaire. Une nouvelle attaque frontale contre des services déjà exsangues, mais qui n’a suscité qu’un murmure timide de la part de l’opposition. Le camp présidentiel, quant à lui, brille par la même indifférence. Cette apathie collective est un véritable désastre. Les services publics, piliers fondamentaux de notre pacte social, sont en péril, sacrifiés sur l’autel de l’austérité et de la désinvolture politique. La capacité à construire un nouveau récit pour la société du XXIe siècle, ancré sur ces services essentiels, est gravement compromise par cette défaillance généralisée. La France risque de payer cher cette indifférence.