
Le déplacement de quatre jours de Donald Trump en Écosse, officiellement « privé » mais truffé de rendez-vous politiques, s’annonce comme une véritable bombe à retardement pour l’Europe. À une semaine seulement de l’entrée en vigueur de surtaxes douanières américaines massives, le président américain n’a pas manqué de jeter de l’huile sur le feu dès son arrivée.
Depuis vendredi, depuis ses complexes de Turnberry et Menie, Trump s’est offert une tribune inattendue pour distiller ses conseils incendiaires. Son premier coup de griffe a visé les éoliennes, qualifiant cette énergie pourtant cruciale pour l’Écosse de « triste » et destructrice. « Vous ruinez vos champs, vos vallées, vous tuez vos oiseaux, vous ruinez votre océan », a-t-il fulminé, ignorant superbement les enjeux climatiques. Une attaque frontale contre la transition énergétique européenne.
Mais le pire était à venir. Sur l’immigration, Trump a lancé une véritable charge, exhortant l’Europe à « réagir » sous peine de « ne plus exister ». Il a brandi sa propre politique frontalière comme un modèle absolu, fustigeant la gestion jugée laxiste de l’administration Biden et, par extension, celle des dirigeants européens. « Vous devriez stopper cette invasion qui se produit dans vos pays », a-t-il asséné, propageant un discours alarmiste et clivant.
Ces déclarations, loin d’apaiser les tensions, précèdent des rencontres décisives. Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, Keir Starmer, premier ministre britannique, et John Swinney, premier ministre écossais, devront tenter de désamorcer la crise commerciale. Mais face à un Trump imprévisible et provocateur, l’issue semble incertaine. Pendant ce temps, la population écossaise manifeste déjà son mécontentement, annonçant des protestations d’ampleur contre cette visite controversée qui risque de laisser des cicatrices profondes.