
Un énième drame secoue la Manche. Ce samedi, la tentative désespérée d’un homme de rejoindre la Grande-Bretagne s’est achevée de manière tragique. Alors que son embarcation de fortune rebroussait chemin vers la plage d’Equihen, il a été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire. Malgré les efforts des secours, le décès a été prononcé sur place, un triste épilogue à une traversée périlleuse. Une enquête est en cours pour tenter de démêler les circonstances de cette mort, ajoutant une victime de plus à la longue liste des désespérés.
Ce décès porte à 18 le nombre de vies fauchées en six mois dans cette quête illusoire d’un avenir meilleur outre-Manche. Un bilan effroyable qui souligne l’échec cuisant des politiques migratoires actuelles. Malgré un récent accord entre la France et le Royaume-Uni, censé fluidifier les renvois et les acceptations de migrants, la situation ne fait qu’empirer. Les promesses de «coopération renforcée» semblent bien creuses face à la réalité macabre des naufrages.
La pression exercée par Londres pour endiguer ces traversées clandestines a même conduit Paris à envisager une évolution de sa doctrine d’intervention en mer. L’objectif : pouvoir intercepter les «bateaux taxis» jusqu’à 300 mètres des côtes, alors que le droit international de la mer ne permet en principe que le sauvetage une fois l’embarcation à l’eau. Une situation qui frise le cynisme quand on sait que des images de la BBC ont déjà montré des forces de l’ordre françaises en train de crever un canot pneumatique rempli de migrants près de Boulogne-sur-Mer. Ces mesures, loin de résoudre le problème, ne font qu’accroître la dangerosité des traversées et le désespoir des personnes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : des milliers de tentatives, des centaines de vies brisées et une politique migratoire qui navigue à vue, incapable d’offrir des solutions humaines et efficaces. Pendant que les gouvernements s’enlisent dans des querelles et des accords bancals, des hommes, des femmes et des enfants continuent de risquer leur vie, parfois la perdre, dans cette traversée macabre de la Manche. Une tragédie sans fin, symptomatique d’une faillite généralisée.






