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Le gouvernement prévoit une cure d'austérité sans précédent pour la santé en 2026, avec un doublement des franchises médicales et des coupes sombres dans les arrêts maladie et les ALD. Une réforme qui risque de peser lourdement sur les patients.

Le gouvernement, sous l’égide de François Bayrou, s’apprête à imposer une cure d’austérité drastique au système de santé français, avec un objectif de 5,5 milliards d’euros d’économies pour 2026. Une annonce qui fait frémir, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) promet des débats houleux à l’automne. Catherine Vautrin, ministre de la Santé, a dévoilé des mesures qui risquent de peser lourdement sur les patients.

L’une des pierres angulaires de ce plan choc est le doublement des franchises médicales. Fini l’idée que l’Assurance maladie est un droit acquis : la ministre a clairement indiqué que ces montants, actuellement de 1 euro sur les médicaments et 2 euros sur les consultations, seraient désormais plafonnés à 100 euros par an, avec une limite mensuelle de 8 euros, et payés « au comptoir ». Une mesure censée « responsabiliser » les assurés, mais qui risque surtout de fragiliser les ménages les plus modestes et les malades chroniques.

Les arrêts maladie et les affections de longue durée (ALD) sont également dans le collimateur du gouvernement. Catherine Vautrin envisage de limiter les premiers arrêts de travail prescrits en ville à quinze jours, et à un mois après une hospitalisation. L’allongement de la période de carence, avec une prise en charge par l’employeur, est aussi à l’étude, même si cela doit faire l’objet de négociations. Concernant les ALD, il est question de « faciliter la sortie » du régime pour les patients déclarés guéris et de remettre en question le remboursement à 100 % de certaines cures thermales ou médicaments jugés de faible efficacité.

Ces annonces, bien que précisées par Catherine Vautrin, sont perçues comme une attaque directe contre l’accès aux soins, notamment pour les plus fragiles. L’objectif national de dépenses de l’AssAssurance maladie (ONDAM) sera fixé à un niveau historiquement bas, en deçà de +2 %, bien loin des progressions antérieures. La Cour des Comptes avait déjà alerté sur la nécessité de « mesures fortes », mais l’ampleur de ces coupes budgétaires soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de notre système de santé.