
Un an seulement après une reprise censée être salvatrice, le sidérurgiste Novasco, autrefois connu sous le nom d’Ascometal, se retrouve à nouveau au bord du précipice. Le 11 août, le tribunal de Strasbourg pourrait prononcer la mise en redressement judiciaire du groupe, plongeant dans l’incertitude ses quelque 760 employés répartis sur quatre sites français, dont celui d’Hagondange qui emploie 450 personnes.
La situation est d’autant plus amère que le fonds d’investissement britannique Greybull Capital, repreneur en juillet 2024, est pointé du doigt. Sur les 90 millions d’euros promis, seuls 1,5 million auraient été réellement injectés, selon les syndicats. Une misérable goutte d’eau face aux 85 millions d’euros apportés par l’État, qui, malgré son engagement financier, n’aurait pas été suffisamment vigilant quant au respect du plan de reprise.
Les salariés, déjà échaudés par de multiples procédures collectives – ce serait la quatrième en une décennie –, réclament désormais des garanties pour leurs départs. Faute de solution concrète pour l’ensemble des sites, et en particulier pour Hagondange, l’angoisse de la liquidation judiciaire grandit. Face à cette déroute annoncée, les employés ont décidé de bloquer les flux de transport sur les sites, ultime recours pour tenter de peser dans des négociations déjà bien mal engagées.
Ce désastre industriel soulève des questions fondamentales sur la viabilité des reprises par des fonds d’investissement peu scrupuleux et sur la capacité de l’État à protéger les intérêts des travailleurs et de l’industrie nationale. L’avenir de Novasco, un acteur crucial dans la fabrication d’aciers spéciaux pour le secteur automobile et la défense, demeure plus que jamais incertain.