
La chanteuse Zaho de Sagazan, artiste récompensée aux Victoires de la musique, a publiquement mis en cause le président Emmanuel Macron, l’accusant d’inaction flagrante face à l’horreur du conflit à Gaza. Dans une lettre percutante partagée sur Instagram, elle dénonce l’utilisation de ses œuvres par l’Élysée, qualifiant cette démarche de pure récupération cynique. L’artiste refuse catégoriquement de voir sa musique « enjoliver l’action » d’un gouvernement qui, selon elle, « laisse faire un massacre ».
Zaho de Sagazan reproche directement à Emmanuel Macron d’avoir « utilisé plusieurs fois » son titre « La Symphonie des éclairs » dans ses communications, tandis que des « enfants vivent l’enfer » à quelques kilomètres de la France. Elle souligne la dissonance choquante entre les discours présidentiels célébrant « la lumière » et la « compassion », et la réalité brutale d’une population palestinienne « bombardée, affamée, humiliée par le gouvernement israélien ». Pour elle, le monde observe cette tragédie avec une indifférence coupable, ou pire, la justifie et la minimise.
Le geste symbolique de reconnaître l’État palestinien est jugé insuffisant par la chanteuse, qui exige des « actes forts et immédiats ». Elle appelle à un cessez-le-feu total, à la fin de la coopération militaire, et à la levée du blocus humanitaire imposé par Israël. Ces demandes sont des impératifs pour retrouver notre « lucidité » et notre « humanité ».
La réponse d’Emmanuel Macron, teintée d’un optimisme douteux quant à la reprise des actions humanitaires, ne fait que renforcer le sentiment d’un gouffre abyssal entre les paroles et les actions. Malgré ses affirmations de « ne pas détourner le regard », l’incapacité manifeste à infléchir la situation de manière significative laisse planer une ombre de suspicion sur l’efficacité réelle de la diplomatie française. Cette confrontation met en lumière la frustration croissante face à l’impuissance politique et la déconnexion perçue entre les élites et la souffrance des populations civiles. Une situation qui, malheureusement, s’aggrave sans relâche.