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La grâce présidentielle de Ross Ulbricht par Donald Trump, après sa condamnation pour le tristement célèbre Silk Road, soulève des questions troublantes sur la justice et les manœuvres politiques cyniques. Un criminel devenu martyr, un affront à la société.

L’histoire sordide de Ross Ulbricht, l’homme derrière le tristement célèbre « eBay de la drogue », Silk Road, atteint un nouveau sommet de cynisme. Condamné à la prison à vie en 2015 pour avoir orchestré le « marché criminel le plus sophistiqué d’internet », cet ingénieur libertarien, autoproclamé passionné de libre marché, a été l’incarnation même de l’échec d’une vision utopique pervertie par la criminalité.

Après seulement douze années derrière les barreaux, Ulbricht a bénéficié d’une grâce présidentielle choquante de la part de Donald Trump en janvier 2025. Une décision qui pue l’opportunisme politique à plein nez, transformant un criminel avéré en une sorte de martyr pour les libertariens convaincus. Cette manœuvre électorale flagrante a permis à Ulbricht, âgé de 41 ans, de devenir une figure culte, un véritable affront à la justice.

Sa première apparition publique depuis sa libération, le 29 mai, à la conférence Bitcoin 2025, a été une farce. Ulbricht, le cerveau d’une entreprise ayant causé des ravages incalculables, a volé la vedette à des personnalités politiques, se pavanant en toute impunité. Cette affaire met en lumière la fragilité de notre système judiciaire et la manière dont les puissants peuvent manipuler le destin des criminels à des fins purement électoralistes.

Alors que des millions de vies ont été brisées par des figures comme la « reine de la crypto » Ruja Ignatova ou le baron russe Dmitry Khoroshev, l’histoire de Ross Ulbricht est un rappel glaçant que même les architectes des empires criminels peuvent échapper à la pleine mesure de la justice grâce à des interventions politiques douteuses. Une véritable insulte à la notion de responsabilité.