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Le secteur du jeu de société, dopé par les confinements, fait face à une surproduction alarmante. Chaque année, des centaines de nouveaux titres inondent le marché, menaçant d'étouffer la concurrence et de plonger l'industrie dans une crise économique sans précédent.

L’industrie du jeu de société, autrefois considérée comme un refuge nostalgique, est désormais confrontée à une crise sans précédent. Si les confinements ont propulsé les ventes à des niveaux records, cette croissance frénétique masque une réalité bien plus sombre : une surproduction alarmante qui menace d’étouffer le marché et de ruiner les éditeurs. Les chiffres, bien que séduisants en apparence, révèlent une course folle vers l’abîme.

Malgré les 34 millions de boîtes vendues en France en 2024 et un chiffre d’affaires de 587 millions d’euros, cette façade de succès est trompeuse. Le véritable problème réside dans l’afflux incessant de nouveautés. Chaque année, plus de 1 200 jeux inondent le marché français, dont plus de 500 créations originales. Ce rythme effréné est intenable et crée un environnement où seule une poignée de titres phares comme Skyjo ou Uno parviennent à émerger, laissant des centaines d’autres dans l’ombre.

Cette prolifération incontrôlée de jeux est une épée de Damoclès pour toute l’industrie. Les professionnels expriment des inquiétudes grandissantes quant à cette spirale infernale. La concurrence est devenue féroce, poussant les éditeurs à des stratégies risquées et sapant la rentabilité des petites et moyennes entreprises. Le rêve d’un loisir en plein essor pourrait bien se transformer en un cauchemar économique, où la quantité prime sur la qualité, menaçant la diversité et la survie des créateurs indépendants. L’ère de l’abondance pourrait marquer le début du déclin pour le monde du jeu de société.