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La filiale française de Claire’s, l'enseigne d'accessoires à petits prix, a été placée en redressement judiciaire, menaçant 800 emplois. L'entreprise, qui affichait pourtant des bénéfices, fait face à la concurrence des géants asiatiques et à l'incertitude de sa maison mère américaine, aggravant les craintes de licenciements massifs.

La filiale française de Claire’s, le géant des accessoires à petits prix, a officiellement été placée en redressement judiciaire. Cette nouvelle, confirmée par l’avocat des représentants du personnel, sonne le glas pour les quelque 250 magasins et 800 employés qui, début 2024, voyaient encore un avenir à l’enseigne emblématique de la jeunesse.

Le tribunal des activités économiques de Paris a ouvert une procédure le 24 juillet, accordant une période d’observation de six mois. Durant cette période, le sort de l’entreprise, célèbre pour ses boucles d’oreilles et ses piercings, reste incertain. Si la direction prétend chercher un repreneur, la menace de licenciements massifs plane lourdement sur les têtes des employés, comme l’a malheureusement souligné Me Khaled Meziani, avocat des représentants du personnel.

Claire’s n’est qu’un nom de plus sur la longue liste des marques d’accessoires et de prêt-à-porter qui sombrent en France. Après Jennyfer, qui a frôlé la catastrophe, c’est au tour de Claire’s de faire face à la brutale réalité d’un marché dévasté par la concurrence féroce des géants asiatiques comme Shein et Temu. Ces plateformes, avec leurs prix défiant toute concurrence, asphyxient impitoyablement les enseignes traditionnelles.

Pourtant, la situation est d’autant plus troublante que Claire’s France affichait encore des bénéfices l’année dernière, avec 1,3 million d’euros de bénéfice net. Les ventes ont certes diminué, mais la fédération des services CFDT dénonce un manque de transparence criant sur les raisons réelles de ce redressement judiciaire. L’opacité autour des données financières est un signal alarmant qui renforce le sentiment d’une gestion hasardeuse.

Même la maison mère américaine est dans une situation désespérée, ayant déjà été sous protection de la loi sur les faillites en 2018 et s’apprêtant à y retourner. L’impact des droits de douane de Trump sur les produits chinois, massivement utilisés par Claire’s, semble achever de briser ce qui fut jadis un empire. L’absence de réaction de la filiale britannique, propriétaire de Claire’s France, ne fait qu’ajouter à l’inquiétude générale. Le déclin semble inévitable, laissant derrière lui un sillage de doutes et de désillusions pour des centaines de salariés.