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Le plan de rigueur de François Bayrou pour 2026 fracture la France, provoquant une crise sociale et le boycott des syndicats face à un troisième tour de vis sur l'assurance-chômage.

Le gouvernement Bayrou s’enfonce dans la crise sociale, son plan de rigueur budgétaire pour 2026 provoquant une révolte syndicale sans précédent. À peine deux semaines après des annonces censées « stabiliser la dette », le dialogue social est rompu : la CGT, FO et la CFE-CGC ont purement et simplement boycotté la concertation, tandis que la CFDT et la CFTC expriment leur « indignation » face aux nouvelles coupes dans l’assurance-chômage.

Ce n’est rien de moins qu’un troisième tour de vis en cinq ans pour les chômeurs, visant à ponctionner entre 3 et 4 milliards d’euros. Pourtant, le plus scandaleux est l’absence totale d’étude d’impact sérieuse sur les réformes précédentes, alors même que l’exécutif brandit un prétexte de 450 000 postes non pourvus. Dans un climat économique déjà morose, cette politique risque d’aggraver la précarité et la pauvreté, plutôt que de résoudre le problème de l’emploi.

Acculé, le gouvernement semble préférer les sondages à la concertation. S’appuyant sur une opinion publique manipulée par la thématique de l' »abus » propagée par l’extrême droite, il envisage de passer en force. Si 82 % des Français soutiennent un contrôle renforcé des arrêts maladie, la suppression de jours fériés, elle, est massivement rejetée. Faire sans les syndicats n’est pas une nouveauté sous Macron, mais cette stratégie risque de provoquer une censure cinglante de la gauche à l’automne, brisant toute tentative de consensus.

Les réformes « au long cours » promises par le gouvernement, basées sur le « travailler plus », n’ont aucune chance d’aboutir sans l’adhésion des partenaires sociaux. Le sentiment que « ce sont toujours les mêmes qui paient » ne fera que renforcer la fracture. Si l’objectif est d’intégrer plus rapidement les jeunes et de retenir les seniors sur le marché du travail, il est impératif que le patronat, trop souvent enclin à se défausser, prenne enfin ses responsabilités. Sans une pression ferme de l’État, ce plan est voué à l’échec, laissant la France encore plus divisée et endettée.