
L’accord tant vanté par l’Élysée comme une victoire historique pour la Nouvelle-Calédonie s’effondre déjà, à peine quelques semaines après sa signature. Le 12 juillet, on affichait des sourires forcés et une prétendue unité nationale autour d’un texte censé créer un « État de la Nouvelle-Calédonie » au sein de la France. Une illusion de compromis, baptisée naïvement « Le pari de la confiance », qui cache mal les divisions profondes et persistantes.
Ce qui semblait être une avancée majeure, orchestrée avec Manuel Valls et célébrée en grande pompe, se révèle n’être qu’une énième tentative avortée de masquer la réalité d’un conflit larvé. Moins d’un mois plus tard, la fragilité de l’accord est patente. Le gouvernement, après avoir claironné sa réussite, doit faire face à une désillusion cinglante : une partie des indépendantistes rejette désormais le texte.
Christian Tein, président du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste (FLNKS), a balayé d’un revers de main ce « projet d’accord », le jugeant « loin » des aspirations à la « pleine souveraineté ». Cette volte-face spectaculaire démontre que les négociateurs n’avaient manifestement pas le mandat nécessaire pour engager leur base. La pression exercée lors des discussions à Bougival, décrite comme « terrible », n’aura finalement conduit qu’à un simulacre d’entente. L’Union Calédonienne, principale composante du FLNKS, a même confirmé le rejet formel du texte, estimant qu’il ne respecte pas les « fondamentaux de la décolonisation » et reprend les positions loyalistes.
L’optimisme affiché à l’Élysée s’est donc heurté à la dure réalité du terrain. Les promesses d’un avenir de paix et de prospérité semblent déjà s’évanouir, laissant la Nouvelle-Calédonie plongée dans une incertitude plus grande encore. Loin d’être une solution pérenne, cet accord « historique » pourrait bien n’être qu’un sursis éphémère avant de nouvelles tensions et une aggravation de la crise.