
Le géant informatique français Atos tente de masquer ses difficultés structurelles, affichant une perte nette « réduite » à 696 millions d’euros au premier semestre. Une amélioration trompeuse, obtenue au prix d’une saignée dans les charges opérationnelles et salariales, loin d’être un signe de véritable santé. Cette maigre victoire intervient alors que le chiffre d’affaires s’est effondré de 19,4%, atteignant à peine 4 milliards d’euros.
Le directeur financier, Jacques-François de Prest, ose affirmer que cette chute était « attendue et anticipée ». Une justification bien commode pour une entreprise qui voit sa branche services chuter de 17,9% à 3,6 milliards d’euros. Si la France résiste un tant soit peu, les marchés clés comme les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et l’Irlande subissent des baisses catastrophiques de 29%. Même l’activité Eviden, censée être le fer de lance de l’innovation, recule de 11,9%.
Malgré ce tableau sombre, la direction s’accroche à ses objectifs annuels, visant des revenus de 8,5 milliards d’euros et une marge opérationnelle de 4%. Des chiffres qui paraissent optimistes face à la réalité du terrain. Philippe Salle, le nouveau PDG, prétend que « l’entreprise est en train de reprendre des couleurs » grâce à un plan de « rationalisation des coûts ». En réalité, Atos, avec ses 70 000 salariés, se retire discrètement de marchés et cède des activités « non stratégiques », signifiant une réduction de voilure forcée plutôt qu’une expansion.
Cette restructuration brutale, censée atteindre une marge opérationnelle de 10% d’ici 2028, s’apparente davantage à une tentative désespérée de survie qu’à une vision stratégique solide. Les réductions de coûts masquent mal la perte de vitesse et l’incapacité à générer une croissance significative dans un marché hyper-concurrentiel. La prétendue « reprise des couleurs » d’Atos pourrait bien n’être qu’un vernis fragile sur des problèmes bien plus profonds, menaçant la stabilité à long terme de l’entreprise.