
L’illusion d’un accord en Nouvelle-Calédonie s’effondre. L’Union Calédonienne (UC), pilier du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), a officiellement rejeté le projet d’accord de Bougival, qualifiant cet échec de « Bougival, c’est fini ». Cette décision, annoncée par Mickaël Forrest, un des négociateurs, n’est qu’une confirmation des vives tensions internes et de la déception grandissante des militants sur le territoire. Le texte, supposé apporter la paix, n’a généré que du chaos et des divisions profondes. Le président du FLNKS lui-même, Christian Tein, a rapidement pris ses distances, soulignant l’échec cuisant des discussions parisiennes.
Ce revirement n’est guère surprenant. Dès le retour des délégations indépendantistes, les critiques ont fusé, notamment sur les réseaux sociaux, révélant une opposition de fond à ce qui est perçu comme une imposture. Pour l’UC, l’accord est une véritable trahison des idéaux indépendantistes. Il ne s’agirait pas d’une avancée vers une nation souveraine, mais d’un simple projet d’intégration déguisé en décolonisation. L’idée d’une nationalité « de papier » sans autodétermination réelle est vécue comme une insulte par Emmanuel Tjibaou, député et figure de l’UC, qui dénonce un texte renvoyant le droit à l’autodétermination à une majorité quasi impossible à atteindre au Congrès. Le désaveu est total, et il est clair que le chemin vers une résolution stable en Nouvelle-Calédonie est encore long et semé d’embûches.