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Malgré les appels à un rapport de force, l'Europe semble capituler face aux États-Unis sur la taxation des services numériques, acceptant des taxes douanières sans réciprocité et renonçant à une véritable riposte.

Alors que Bercy clamait vouloir « assumer le rapport de force » face à Washington, la taxation des services numériques semble se transformer en un énième vœu pieux. L’accord commercial, fraîchement annoncé, impose déjà un lourd tribut : 15 % de taxes sur les produits européens entrant aux États-Unis, sans la moindre contrepartie. Pire encore, l’Europe s’engage à des achats massifs de gaz et de pétrole américains. Une capitulation à peine voilée qui laisse un goût amer.

Le ministre délégué au Commerce, Laurent Saint-Martin, ose encore évoquer une riposte en insistant sur la balance des services, largement favorable aux États-Unis grâce à leurs géants du numérique. Mais cette rhétorique peine à masquer l’impuissance européenne. Certains pays comme la France, l’Italie, l’Espagne et l’Autriche ont bien tenté d’instaurer leurs propres taxes GAFAM, avec des résultats mitigés et des menaces de rétorsion américaines persistantes.

L’idée d’une taxe européenne sur les services numériques, si elle promettait une harmonisation fiscale et de nouvelles recettes, se heurte à un mur politique. Washington considère ces taxes comme discriminatoires, et la simple menace d’une telle mesure risquerait de compromettre un accord fiscal international déjà fragile. Face à un Donald Trump déterminé à défendre les intérêts américains, l’Europe semble choisir la prudence, voire la soumission, pour éviter une guerre commerciale totale, dont elle sortirait probablement perdante. La question demeure : l’Europe aura-t-elle un jour le courage de défendre ses propres intérêts économiques face aux colosses du numérique américain, ou continuera-t-elle à plier sous la pression ?