Un nouvel arrêté, publié au Journal officiel le 1er août, révèle l’ampleur du scandale des Diagnostics de Performance Énergétique (DPE) en France. Face aux accusations de fraudes et d’approximations qui minent la confiance, le gouvernement réagit, mais est-ce suffisant ? Désormais, tout diagnostiqueur réalisant plus de 1 000 DPE en un an risque une suspension, une mesure qui entrera en vigueur le 1er octobre 2025. Cette décision, présentée comme une « nouvelle étape pour restaurer la confiance », sonne comme un aveu de la fragilité d’un système pourtant crucial pour la rénovation énergétique.
Le DPE, pierre angulaire de la politique énergétique, est un document obligatoire et décisif pour la vente ou la location d’un bien immobilier. Malheureusement, sa fiabilité est régulièrement mise en cause, avec des litiges en hausse et des anomalies criantes. Une étude de l’UFC-Que Choisir de novembre 2024 a d’ailleurs mis en lumière des écarts allant jusqu’à trois classes énergétiques. La Cour des comptes a également pointé du doigt un « taux d’anomalie » de près de 70 % en 2023 lors d’opérations de contrôle. C’est une situation alarmante qui met en péril les efforts de transition énergétique et l’investissement des particuliers.
En réponse à cette crise de confiance, des mesures ont déjà été prises en juin, incluant des contrôles renforcés, des examens de certification plus stricts et la mise en place d’un QR code pour chaque professionnel. Ces dispositions, couplées à l’inscription sur une liste noire des diagnostiqueurs sanctionnés, tentent de colmater les brèches d’un secteur gangréné par la malhonnêteté et l’incompétence. Le gouvernement affirme vouloir « sécuriser durablement le DPE », mais la question demeure : ces ajustements tardifs pourront-ils réellement redresser une situation qui semble avoir échappé à tout contrôle ?
