
L’économie française affiche une croissance du PIB de 0,3 % au deuxième trimestre 2025, après un misérable 0,1 % au trimestre précédent. Une « bonne nouvelle » selon le ministre de l’Économie, Eric Lombard, qui tente de masquer la dure réalité. Derrière cette façade de résilience se cache une vérité bien plus sombre, loin des discours triomphalistes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la demande intérieure finale, pilier de l’économie, est désespérément nulle au deuxième trimestre, après un léger recul. La consommation des ménages et les investissements des entreprises stagnent, prouvant une atonie généralisée sur l’ensemble du premier semestre. Pour Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, « les chiffres ne sont pas bons, la demande n’est pas terrible, la consommation se stabilise ». Stéphane Colliac de BNP Paribas confirme cette absence d’« impulsion forte ».
Le seul véritable moteur de cette prétendue croissance ? Les stocks des entreprises, dont la contribution a été de 0,5 point. Comme le souligne Marie Leclair de l’Insee, « ce sont avant tout les stocks qui expliquent la croissance ». Autrement dit, l’économie ne tourne pas grâce à une demande dynamique, mais par l’accumulation de marchandises invendues, un signe avant-coureur de problèmes futurs. Le commerce extérieur, quant à lui, enfonce le clou, pesant négativement sur la croissance avec des importations qui ont surclassé des exportations anémiques.
Cette « bonne nouvelle » n’est qu’un voile jeté sur une économie à bout de souffle, dépendante de facteurs peu durables. La résilience affichée n’est qu’un mirage, et les défis à venir risquent de révéler la véritable fragilité du système.